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[ ♣ The Killing Moon ♣ ]

[Mon charmant 35° fait de l'ombre à ma fracture.]

Mon charmant 35 ° fait de l'ombre à ma fracture.

Mes insomnies reprennent du poil de la bête.


La Senseo aussi... J'enchaîne les tasses comme une vraie droguée à la caféine. On apaise la contrainte à veiller comme on peut. J'ai eu la bonne idée de me fracturer le coccyx il y a quatre semaines et ça va de mal en pis. Tout cela à cause d'un travail ingrat. On peut dire que je me suis littéralement cassé le cul. (Quelle bonne blague.) Vous êtes-vous déjà cassé le coccyx ? Sérieusement, cette douleur lancinante et grandissante m'épuise totalement. Elle m'aura au moins ouverte les portes d'une fascination nouvelle. Celle de la beauté que peut avoir une radio. J'ai toujours été dingue des cabinets de curiosité, j'imagine que ça vient de là.


Quoi qu'il en soit, je me surprends à admirer ma scoliose alors que je suis censée m'affoler devant une telle déviation. Mais pas du tout. Elle fait partie de ma vie depuis l'âge de mes douze ans, j'ai appris à vivre avec. Je m'amuse de la réaction d'autrui lorsqu'ils découvrent son existence. Que diraient t-il des malchanceux 50 à 80° ? Ils sont biens plus à plaindre que moi. ;)

Icare, mon chat, ne cesse de réclamer caresses, grattouilles et câlins. Je l'inonde d'affection tandis que ses grands yeux verts me fixent dans la pénombre, d'un air satisfait. Il m'offre sa compagnie en couvrant le silence alentour par ses ronrons, et je m'en réjouis. Certes, je n'aime guère laisser mon compagnon (Justin) terminer sa nuit seul. Mais j'aime encore moins ruminer dans des draps trop chauds à me laisser envahir par les vertiges et la nausée.


Cet état est difficile à supporter lorsqu'un petit ange dort paisiblement à vos côtés. Car vous enviez son sommeil et maudissez davantage votre incapacité à tenir en place. L'avantage de cette injustice, c'est que vous pouvez tirez profit de la situation en le prenant en photo s'il n'en est pas friand. Pas de bouche ouverte, ni de bave de crapaud pour mon bien aimé, il garde son sex-appeal. ;-) J'avoue que j'espérai du dossier, mais je suis bien contente d'avoir pu le regarder dormir d'une aussi jolie façon et de pouvoir réaliser la chance que j'ai de l'avoir dans ma vie avant d'aller errer ici.

[ QUARTIER LOINTAIN de Jiro Taniguchi est un vrai bijou, les deux tomes se dévorent goulument. J'en parlerai dans la rubrique : literature "discovery & reviews" si jamais ça vous intéresse... ]

 

► The Killing Moon est la première chanson qui démarre dans ma playlist. Un sourire jaune se dessine dans ma tête. « La lune tueuse, à qui le dites-vous... » Et puis, je me souviens de ces nombreuses nuits blanches qui faisaient partie de mon quotidien, de mes quinze ans à mes vingt ans. Cette même chanson a défilé tout au long de ces années. J'écrivais dans un blog qui était actif à n'importe quelle heure. Ainsi, je n'étais jamais seule. Il pouvait être quatre ou cinq heures du matin, , mes chauves souris bloguesques étaient présentes. Des véritables psychotropes virtuels. Elles aussi, mettaient à jour leurs articles tandis que Morphée se faisait la malle. Je suis ravie de constater qu'aujourd'hui, elles sont toutes dans mes contacts. Dont deux que j'ai pu rencontrer dans la « vraie vie ». Le lien n'est peut-être pas le même qu'autrefois, mais je les aiment toujours comme ces étoiles qui ont fait briller mes nuits. Je ne les oublient pas. Oui, souvent, je pense à elles, et j'espère qu'elles ont parfois une petite pensée pour moi aussi. Parce que c'était intense.

Ces pensées me ramène à cette chambre étouffante chez mes parents. A Saint Georges de La Rivière. Un véritable cocon, mais une bulle empoisonnée de cauchemars, souffrances et divers maux que je suis bien heureuse d'avoir quitté. En effet, dans ma « jeunesse », parce que oui, il serait ridicule de parler comme une « vieille » à 25 ans. J'avais le don de cumuler les excursions nocturnes Parisiennes et à ramener mon sac, mon gros lot d'immondices vécus là-bas dans cette chambre, qui lorsque je l'ai vu se faire arracher de tous ses posters et repeindre en blanc pour le prochain locataire m'a paru être une délivrance inouïe. J'y étais si malade, mentalement, physiquement. Elle respirait la nostalgie, la présence de personnes qui avaient trop compté et qui avaient tout saccagé. Je perçois encore dans ma mémoire, ce petit coin où j'y passais mes matins, mes jours et mes nuits. Ce bureau en chêne hérité d'un oncle paternel où trônait un ordinateur qui faisait également office de radiateur tant il était constamment sollicité. Au dessus de ma tête, un velux laissait voir les étoiles, la lune – blue moon – et le phare lointain de Barneville Carteret. En dessous, se trouvait une malle en osier où dépassait corsets en vynil, Deadlygirlz, Boots Démonias, falls, dreads, et chemisiers noirs en dentelle. De mes tiroirs, c'étaient les lettres qui dépassaient. Je les aient encore. Elles se comptent par milliers.

[ Une "vieille" photo de moi réalisée par l'incroyable Eih qui illustre bien toutes les lettres magiques que je pouvais recevoir durant cette période. ]

Qu'est ce que j'ai pu y écrire dans ce petit coin là. Qu'est ce que j'ai pu y passer du temps. Et en perdre aussi... Lorsque mon grand frère partait au travail à trois heures du matin, je l'entendais, dépité, dans le couloir, de me savoir éveillée et toujours connectée... J'étais, aux yeux de toute la famille, perçue comme une loque, une « sans vie », une gamine complétement lobotomisée, déconnectée de la réalité. Et en effet, je l'étais. Ma phobie scolaire a accentué les choses. J'avais besoin de m'échapper. J'avais besoin de compagnie, d'évasion, d'un cocon bien chaud où la magie opérerait. J'ai parfois honte lorsque je replonge dans ce passé. Mais je ne regrette rien. Il a fait ce que je suis devenue. Et il m'a beaucoup apporté aussi sombre fût t-il.

[ Maison familiale, construite des propres mains de mon père lors de la tempête de neige 2013 ]


Étrangement, dans la chambre suivante, au village où vivent mes parents, aujourd'hui, j'ai vécu des choses biens désagréables. Presque similaires, voire pires. Mais c'est comme si ces murs se purifiaient à un moment donné. Comme si tout disparaissait. Était-ce parce qu'ils étaient construits par Papa ? L'atmosphère naturellement sereine ? Ou avais-je tout simplement appris à me détacher plus facilement des choses ? A me connecter un peu plus à la réalité ? Car il est vrai, que le monde extérieur m'a ouvert ses bras, bien plus que "là-bas".


Une chose est sûre, j'ai vécu tout cela différemment et moins péniblement. Cette pièce me rassurait. Et encore aujourd'hui, elle me console lorsque j'y dort certains week-ends. Encore plus, depuis que Lunore en a profité pour y chasser toutes les mauvaises ondes qu'elle y ressentait, lors de son passage en Octobre 2015. Cette belle demoiselle m'avait glissé une sublime pierre (oeil de tigre) sous l'oreiller. Je l'ai bien entendu, conservée mais je crois qu'elle est vidée de toute son énergie...


A propos d'énergie, cette femme en déborde. Je me souviens de notre rencontre. Lorsqu'elle a sonné, en ouvrant, je me suis retrouvée face à elle, et la première chose que j'ai rétorqué n'était même pas "Bonjour", mais un "Oh, tu me fais penser à une sorcière de magie blanche." C'est alors qu'elle a ouvert sa petite mallette qui débordait de curiosités. Pierres en tout genres et cartes de tarot. J'étais stupéfaite de mon sixième sens !


Grâce à elle, j'ai appris beaucoup de choses sur la luminothérapie et me suis découverte un talent avéré pour le tirage de cartes. Raconter les choses sous cet angle paraît farfelu, mais pourtant... Rien de tout ça ! C'était incroyable. Aujourd'hui, grâce à elle, mon petit coin est tranquille. Plus épuré.


Un petit arbuste à l'allure fier, trône aux côtés d'une lampe tamisée dessinant des feuillages sur les murs blancs. Tandis qu'autrefois je ne prêtais guère attention à la qualité de la lumière. Depuis que j'ai changé ces habitudes, ma chambre est paisible, relaxante et accueillante. C'est fou comme l'intensité d'une lumière peut jouer sur votre état. [ Cette photo représente cette sublime petite "sorcière" lors d'un shoot organisé pour Halloween. Ce jour là, nous nous étions faites disputées par le propriétaire des lieux que l'on pensait public ! ]

Aujourd'hui, je paie un loyer au dessus de mes moyens, à 25mns de Caen, parce que la princesse que je suis ne veut pas vivre dans moins de 115 m2. A qui la responsabilité ? Au papa qui a construit de ses mains un petit château, plus qu'une maison entourée d'un sublime parc de 4000 m2. Papa est ouvrier, mais s'est toujours débrouillé pour être "un ouvrier de la haute", une réplique qui m'a beaucoup fait rire lorsqu'il l'a dit la première fois, mais qui, au final, au delà du côté drôle n'en demeure pas moins vraie. Depuis l'enfance, on s'habitue forcément au confort et à l'espace. Plus confiné, et je déprime. J'ai testé. Je n'ai pas de cuillère en argent dans la bouche, en revanche je tente d'en cracher tant bien que mal pour vivre dans mon spacieux appartement.


Certaines personnes se ruinent dans les paquets de cigarettes, quant à moi, c'est dans la décoration intérieure. Tout cela pour dire que je parais aisée, alors que je suis très loin de l'être. Chaque jour est une bataille pour terminer le mois. Je dois me restreindre sur beaucoup de choses. Mais au moins, je nourris mon bien-être, il ne faut jamais sous estimer l'impact que peut avoir l'intérieur de chez soi sur notre moral ou santé. Par exemple, depuis que j'ai peint la cuisine en jaune, je suis facilement joyeuse, je prends plus de plaisir à cuisiner, je me sens relaxée. Alors qu'autrefois le mur gris foncé m'irritait et je me sentais tendue.

[ La coupe grotesque du papier-peint sur la droite est désormais dissimulée par une baguette peinte en noire satin à chaque angle. Le mur blanc est quant à lui, peint en jaune Curcuma. Rendez-vous dans le Coin Déco pour plus d'infos ! Notamment pour savoir où vous procurer la parure ou des jolies briques effet bluff pour sublimer un bar, une chambre ou un coin lecture... ;) ]

Les bienfaits d'un animal chez soi, ça aussi, c'est un fait incontestable. Depuis l'arrivée de Betty, ma Jack Russell Australienne, je ne connais plus ces sentiments de cafard ou de solitude. Ayant toujours vécu avec des animaux, deux bulldogs et un bichon frisé, qui me manquent d'ailleurs énormément et que je retrouve presque chaque week-end avec grande joie pimentée de gagatitude, il m'a été très difficile de vivre les premiers mois sans la présence d'un chien. Malgré la compagnie d'Icare et ses atouts relaxants, (vient se blottir en ronronnant contre moi la nuit, ce qui me plonge dans un sommeil encore plus profond tant son pouvoir est apaisant) le manque était considérable dû à l'indépendance naturel du chat. Betty est vraiment une bouffée d'air frais depuis qu'elle est là. Elle ne me quitte pas d'une semelle et sa frimousse me fait fondre constamment. Elle a beau enchaîner les bêtises, on ne peut pas nier l'ambiance et le bonheur qu'elle apporte !


Le dernier album de Echo & The Bunnymen est toujours en fond sonore et mon Insomnie, toujours aussi fidèle. Malgré mon connard de coccyx qu'a été assez con pour se cogner contre une robinetterie de douche et qu'il me fait diablement souffrir. Je vais bien. Je vais bien et je suis heureuse. Je crois. Et vous ? Et puis c'est quoi le bonheur ? Est-ce que, se considérer heureuse veut forcément dire qu'on connait le bonheur ? C'est un mot si grand. Je comprends mieux pourquoi on se pose tous la question. Et si on arrêtait de chercher des sens véritables à tout et n'importe-quoi ?

L'heure est désactivée, je ne supporte pas d'entendre les tic-tac incessants... Si vous aimez le style charmant des petits réveils vintage à sonnette, il est disponible chez Ikea pour seulement six euros ! La tête de mort à mâchoire articulée vient de chez Centre Accord, dispo avant les fêtes d'Halloween pour 2 € l'unité. Idéal pour le mois d'Octobre, une séance photo à thème ou bien encore pour donner du caractère et de l'originalité à une bibliothèque !

Il est sept heures du matin, je suis debout depuis quatre heures. Je ne sais pas trop où je voulais en venir en écrivant tout cela ni d'où vient cette procrastination. Je m'inquiète de cette lassitude, ces derniers temps, elle n'est pas que passagère... Est-ce un burn out ? Le fait d'avoir cumulé l'artisanat avec plusieurs contrats à la semaine ? Ou tout simplement l'angoisse ? L'angoisse de mal faire ? Ou est-ce parce qu'il y a une foule de choses urgentes à effectuer ? We Can Be Heroes... Je me rends compte que j'ai sous estimé les frais et me demande si je ne vais pas devoir lancer une deuxième collecte... Je me laisse submerger et j'angoisse terriblement. Mais je crois que je tient le bon bout. Mes contrats viennent de se terminer. Je vais enfin pouvoir consacrer mon temps à tout ce qui doit en avoir.

 

J'entends les pas éléphantesques du voisin du dessus. Ça y est, le monde se lève. Et ça casse tout...Et si je m'arrêtais là ? Oui. Assez parlé. Allez, encore un café...

 

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